Tadadadaaaaam En route pour l'Aventure!

Habiter dans un village d'une centaine d'habitants au fin fond de Drakma a ses avantages et ses inconvénients. La vie en plein air, loin des vicissitudes de ce monde en guerre... et pas de gare ferroviaire à moins d'une cinquantaine de kilomètres. Quand on est un jeune homme avide de se casser de ce blèd paumé... Il faut de la suite dans les idées.

... Et pas mal de patience...
Et de l'endurance...
Et de la persévérance.

Bien entendu, Aod ne manquait pas de tout ceci... Mais la patience avait ses limites. Il avait attendu presque dix-sept ans... Bon, OK, admettons... Dix ans. Il était temps pour lui de voler de ses propres ailes.
Ha! Si au moins, il pouvait le faire au sens propre, et décoller pour Central! Hé bien non, il était humain, bêtement humain, tristement humain. Il devait user de ses pieds, et des moyens de locomotions traditionnels.

Quand on habite dans un village d'une centaine d'habitants, au milieu des champs, où les seules richesses sont le blé et les arbres, les moyens de locomotions sont souvent archaïques, pour ainsi dire. Cela n'avait pas l'allure d'une locomotive ou d'une automobile. Mais ce n'était pas si mal. Il fallait seulement trouver une âme charitable pour servir de taxi.

Et à Drakma, Taxi, c'est pas une vocation courante. Heureusement, il trouva, à une dizaine de kilomètres de sa maison, un petit convoi de voyageurs qui allait justement à la gare. Encore quarante kilomètres à effectuer!
En chantant quelques chansons paillardes, le temps passait un peu plus vite. On va dire que c'est une sorte d'alchimie. En échange de quelques notes de musiques, les secondes "étaient" divisées de moitié.

Passé cette demie-journée à voyager, il arriva complètement affamé à Punxsutawney, la ville la plus proche de son village. Celle qui avait une gare. Et un train en partance pour Central presque trois fois ,par jour. Sa famille, après avoir passé deux ans à essayer de le dissuader, lui avait finalement souhaité bonne chance et donné un peu d'argent pour commencer sa vie. Le reste, il devrait le faire lui-même. Il compta sa monnaie, acheta son billet pour Central...
*Bon sang, ça va me ruiner!*
... ainsi qu'un bol de riz aux légumes.

Et il attendit.

Presque trois trains par jour, ça voulait dire un le matin, parfois un le midi, un le soir.
Il s'assit sur un banc, et regarda les annonces. Central 12h37.
Mouais, il était déjà 12h50, et Aod n'avait toujours rien vu passer! Il y avait d'autres voyageurs malheureux, qui étaient tombés sur le "presque" train. L'Arlésienne en gros.
Trois heures plus tard, le train arriva enfin. Aod monta dedans, avec son sac de voyage en grosse toile. Il prit place sur une banquette côté fenêtre, dans le sens de la marche, dans un wagon qui se remplit petit à petit...

Et puis... le train démarra trente minutes plus tard... Aod regarda défiler le paysage.
*En route pour Central!* Il avait hâte d'y être, d'étudier, et de passer le concours.

Enfin...Le train qui était censé le ramener à Central City arriva enfin, suite à une interminable attente d'environ trois heures. Edge avait envisagé la possibilité de venir ici, à Drakma, enterrer la seule preuve qu'il fut un jour humain, son vase en porceleine. Après une inspection minutieuse de l'endroit, il l'avait jugé trop peuplé. A l'écart de toute civilisation certes, néanmoins trop habité. Il lui fallait un lieu isolé. Isolé et vide. Ce n'était pas à Drakma qu'il lui fallait chercher. Il reconsidéra la proposition de Soraya d'aller voir du côté de Xerxès.

...Soraya. Il ne savait toujours que penser d'elle. Elle avait simplement voulut l'aider à se rétablir, mais lui ne l'entendait pas de cette oreille, et s'était brusquement énérvé contre elle. Elle devait le prendre pour un fou, ce qui, à vrai dire, ne changeait guère de d'habitude. Tout le monde le regardaient discretement dans la pseudo-gare ferroviaire, mais lui n'y faisait pas attention, absorbé par ses pensées.

Il sortit de ses pensées au moment d'entrer dans le train, quand des pressés lui passèrent devant sans s'excuser...Il hésita, puis décida de ne pas les tuer pour si peu. Il y a 120, il l'aurait peut-être fait, sans doute même. Mais ses retrouvailles avec Soraya Ludlow l'avaient un peu changé, qu'il l'accepte ou non. Il s'installa sur uune banquette miteuse, en face d'un jeune homme. Il le salua légèrement de la tête, puis tourna son regard vers le paysage que l'on apercevait à travers la vitre poussiéreuse. Il avait fait le trajet aller à pied. Grâce à sa force, une enjambée lui faisait parcourir plusieurs mètres. Malgrè cela, il avait mit plus d'un jour avant d'arriver enfin à un vilage mitteux.

Le jeune garçon en face de lui semblait être tout excité à l'idée d'arriver à Central. Edge, lui, ne s'y attarderait pas, cette fois-ci, Soraya le sermonerait pendant plusieurs jours, suite à ses "exploits". Il avait en effet massacré une dizaine de soldats pour avoir attaqué un camp de réfugiés d'Ishbal. En remerciement, ils lui avaient offert de quoi récupérer quelques forces. Nul doute que Mister Flammes informerait Soraya de cet acte, mais tant pis.

Le paysage qui défilait sous ses yeux lui rappelait ce jour, où, avec Soraya, ils avaient ensemble prit le train. Pour où, Edge l'avait oublié. Mais il se souvenait parfaitement des quelques heures qu'ils avaient passés ensemble. Les premières...

Les cheveux lui masquaient les yeux, sa chemise ample tremblait au rythme des rails. Il croisa les jambes, avant de fixer de nouveau le garçon en face de lui, de plus en plus excité à l'approche de la capitale.

"Puis-je vous demander ce que vous venez faire à Central, jeune homme ? Non pas que cela me regarde, mais le fait que vous vous trémoussiez sans cesse m'interpèle."